Camille Ayme

CAMILLE AYME
Solarium Résidence #10

15ème et dernier, 2020, pavés en argile émaillés, 1200 x 100 cm, Courtoisie de l’artiste (Œuvre produite lors de la résidence Solarium Tournant)
Image : ©SolariumTournant

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Résidence entre août et septembre à la Villa Rubaud, Aix-les-Bains.
Œuvre visible du 09/10/20 au 29/11/20 dans le Bois Vidal, Aix-les-Bains.

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Dans les années 1930, le Dr Jean Saidman voyage continuellement. Installé à Aix-les-Bains à la suite de la construction du premier solarium tournant, il se déplace entre Paris (Institut d’Actinologie), Vallauris (deuxième solarium tournant), Jamnagar (troisième solarium tournant) et diverses présentations de ses recherches. Chez Jean Saidman, le mouvement est perpétuel, il est constitutif de son activité.
Chez Camille Ayme – architecte, artiste, photographe –, le déplacement permet de prendre le temps d’observer, notamment les impacts de la civilisation et du temps sur nos sociétés.
Si les élans collapsologues du moment pourraient le laisser croire, dans sa pratique, la civilisation ne s’est pas effondrée. Au contraire, elle tient debout, dressée. Pourtant les stigmates de ses exubérances ponctuent les paysages qui défilent sur les bas côtés. C’est de cette matière en déshérence que naissent les œuvres de Camille Ayme.
Les photographies de l’artiste témoignent de sa formation initiale, l’architecture. Les constructions et les manières de bâtir sont à la source des sujets photographiés. Les bâtiments s’enchaînent, seuls, au centre des photographies. Les cadrages sont précis. Ils témoignent de la volonté de traiter le sujet avec frontalité mais sans fioriture. Les couleurs sont froides, les contrastes marqués, la composition équilibrée, l’élégance prime sur la séduction.
Dans son installation 15ème et dernier, la primauté va à la matière transformée. Ainsi les pavés en argile, de forme polygonale propre à constituer un pavage parfait, sont recouverts d’émail jaune. Il est alors question de terre, d’eau, de feu et d’air. Installé au niveau du belvédère du bois Vidal, le chemin constitué par le pavage déplace le regard vers le paysage. Il fait alors office de sol dont on ne connaît pas véritablement la fonction ni la destination. Notre discours sur l’œuvre oscille alors entre un sol comme première étape d’une nouvelle construction ou comme ultime témoignage d’un édifice.
Les photographies qui l’accompagnent évoquent l’histoire de la matière qui la constitue. La carrière d’où l’argile est issu est le sujet même des images marouflées sur les murs ; telles les traces d’une société qui expérimente, fabrique, conserve, archive,…

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